Skip to content

Les municipales et autres joyeusetés

Ia orana les amis et la famille…

Les nouvelles de polynésie sont pas terribles, comme chez vous, quoi!

Allez, je vous raconte !

On commence par les trucs marrants : Simon a commencé à passer son «plongeur de bronze». Il a déjà fait 1 plongée et en refait 1 dimanche (enfin, si c’est pas annulé…) et il se débrouille comme un chef.

Sinon, les municipales : vous imaginez même pas comment c’est ici ! On a  5 listes différentes, dont 1 du maire actuel et 1 des nationalistes (mais ceux là, on les aime pas, hein!). La campagne a démarré il y a 15 jours : à coup de voitures repeintes aux couleurs de chaque liste, de dizaines de drapeaux affichés un peu partout et de meeting de campagne… en polynésien ! On a dû aller au seul qui était donné en français. Bon, leur profession de foi ressemble à un programme d’élection des délégués de classe de 5ème. Du genre : vous allez manger des frites à la cantine 3 fois par semaine… ouaiiis ! J’exagère à peine. Rien n’est chiffré, pas de budget et quand on pose des questions sur le financement, la réponse est : la mairie s’engage, t’inquiète pas….

Pour gagner des voies, c’est no limit… on a 200 employés municipaux dans une commune de 2400 habitants (y’a pas un problème, là?!?)… et les 2/3 des embauches se font dans les semaines juste avant les élections, histoire de s’assurer l’allégeance famililale de l’heureux embauché. Et comme si ça suffisait pas (non, parce que, faut les payer à rien fouttre les 6 prochaines années….), ils achètent les procurations de ceux qui n’iront pas voter : 10 000F la proc (soit 86€, soit 2 caisses de bière. De quoi passer un week end électoral sympatique!) Et puis, histoire d’en rajouter une couche, la mairie distribuait gratos des petites citernes en plastique, mercredi. Il y a 6 ans, c’était distribution de vini (c’est comme ça qu’on appelle les portables ici!)

Alors, la démocratie, en France, ça craint peut être, mais ici, ça ne peut pas s’appeler démocratie !

D’ailleurs, j’ai même été voter dimanche sans carte d’identité… Bon, par contre, l’ambiance était sympa : y’avait des tas de stands de coco glacé, des gâteaux, des ballons, des danses. La fête, quoi !

Bon, de toute façon, on s’en fout. C’est la liste du maire et celle de son 1er adjoint qui s’affronteront au 2nd tour… et c’est bonnet blanc et blanc bonnet…. Et en plus, c’est reporté !

Bon, allez, j’en arrive au vif du sujet. Notre nouveau sujet de préoccupation principal : l’ami Covid-19.

Déjà, je suis désolée pour vous tous. On a appris votre confinement total il y a 4 heures maintenant, et on est tous de tout cœur avec vous ! Courage, les potots…..

Ici, en polynésie, ça a démarré jeudi. On a recensé 3 cas (le 1er a été ramené par une députée polynésienne, partie en France pour une réunion de travail avec les membres du gouvernement. Balot, non!). Et depuis, plus rien… mais on sait bien que comme partout, ce n’est que le début d’une trop longue série.

Depuis jeudi, on attendait des mesures. Vendredi, notre ministre de l’Education Nationale a demandé aux familles de surtout laisser les enfants venir à l’école. Grosse bourdasse ! Facebook a tourné tout le week-end en mode grosse colère des polynésiens et aujourd’hui à midi : annonce du haut commissaire de la Polyénsie !

1) toutes les personnes arrivant de pays étrangers seront mis en quatorzaine avant de pouvoir poser un pied en polynésie. Ça marque la fin du tourisme en polynésie pour plusieurs mois et ça, c’est une véritable catastrophe pour le pays (déjà que les pensions, les hôtels, les restos, les clubs de plongée sont vides et que ça commençait déjà à plus payer leurs salariés … la polynésie mettra des années à s’en remettre)

2) les vols inter îles sont limités aux déplacements urgents. En gros, mon stage de la semaine prochaine sur Tahiti et nos vacances à Papeete et Bora Bora sont annulés. On n’est pas encore en quarantaine, mais un peu quand même, puisque complètement coincés sur nos 12 km² jusqu’à nouvel ordre

3) les vacances scolaires sont avancées d’une semaine et demie. En gros, tout ferme mercredi à midi. Reste à savoir comment on (et surtout si….) on va renvoyer nos 180 élèves internes sur leurs atolls d’origine. Bon, comme aucun polynésien n’a vraiment accès à internet, on n’a pas de cours à mettre en ligne… 

Voilà, les 3 grandes mesures prises. En espérant qu’elles n’arrivent pas trop tard, car si jamais on passe au stade 2 en polynésie, ça va être une hécatombe : entre le mauvais état de santé des polynésiens (diabète, surpoids, insuffissances respiratoires chroniques dues à une consommation abusive de tabac bison….) et le manque de moyen sanitaire, on est vraiment dans la merde ! Sur Rangiroa, il n’y a aucun respirateur, seulement une trentaine de masques (datant de l’époque de la grippe aviaire et périmés depuis 2009) et si jamais on doit commencer à évasaner des malades (= évacuer sanitairement), il n’y aura pas de places disponibles dans les hopîtaux de tahiti et surtout, pas assez d’avions disponibles.

Bref, on se prépare à vivre une longue période de repli sur nous même, en espérant passer à côté du pire.

Bon, comme vous vous en doutez, Elise et Steph ont annulé pour la 2ème fois leur séjour chez nous, à même pas 15 jours du départ. On est ultra déçus … et eux aussi ! Y’a plus qu’à espérer que ça ne soit que partie remise….

Voilà, il me reste à mettre au point un petit programme scolaire sympatoche pour occuper mes 3 mômes les matins et qu’ils ne perdent pas trop leur temps. Xav leur fera un programme sportif pour les après midis… et on tâchera de passer le temps comme ça. Et puis, comme on n’est pas encore confiné, on peut encore voir quelques copains… Ouf que !

Allez, que la force soit avec vous… et avec nous !

A très vite… et n’hésitez pas à nous donner de vos nouvelles. On les attend !

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on whatsapp
WhatsApp
Share on email
Email
Share on print
Print

Pas encore de commentaire... Exprimez vous !


Ajouter un commentaire.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *